La saison 2025 du Championnat de France de Drift FFSA est entrée dans sa seconde moitié, après une première partie particulièrement riche en émotions. Entre surprises, rebondissements et deux nouveaux tracés inédits qui ont pimenté le calendrier, les pilotes ont déjà dû faire preuve d’adaptation, de régularité et de sang-froid. Quatre manches ont été disputées, et alors que les deux dernières épreuves, Calmont et la finale de Charade, approchent à grands pas, l’heure est venue de faire un point sportif complet sur les forces en présence dans les catégories PRO et ELITE.
Dès la publication de la liste des engagés en PRO, il était difficile de dégager un favori tant le plateau semblait homogène. De nombreux rookies désireux de se faire un nom, des pilotes expérimentés venus chercher la consécration, et une envie commune de briller à tous les étages du classement. Pourtant, un nom s’est rapidement imposé : celui d’Éric Girard. Intouchable depuis l’ouverture de la saison, le pilote français a remporté les quatre premières manches sans concéder la moindre battle. Une domination totale, qui lui permet d’aborder l’épreuve de Calmont avec une sérénité que peu de leaders peuvent se permettre à ce stade.
Sauf catastrophe, Éric pourrait être sacré champion dès la cinquième manche. Mais si la lutte pour le titre semble presque scellée, celle pour le podium est loin d’être terminée. Deux pilotes se partagent actuellement la deuxième place : Elio Surace et Médéric Isker, ex aequo avec 420 points. Ces deux talents émergents impressionnent autant par leur constance que par leur agressivité en battle, et tous deux visent non seulement le podium final, mais aussi le prestigieux titre de meilleur rookie.
Derrière, la tension monte. David Meunier (390 points) et Pascal Lia (380 points) restent au contact et peuvent encore tout bouleverser lors des deux dernières manches. Le prochain rendez-vous à Calmont, disputé sur un tracé tōge particulièrement technique, pourrait redistribuer les cartes. À Luby, plusieurs pilotes ont montré leurs limites sur ce format, et il ne serait pas étonnant que les spécialistes du genre tirent leur épingle du jeu. Xavier Diebold, par exemple, connaît très bien le tracé de Calmont et pourrait créer la surprise. D’autres pilotes réguliers comme Dylan Kaynak, Ricardo Ribeiro ou Loïc Rigoni restent eux aussi en embuscade et ont clairement les moyens d’aller chercher un Top 5, voire mieux.
La catégorie PRO n’a pas fini de livrer ses verdicts, et même si le nom du champion semble déjà se dessiner, les deux manches à venir s’annoncent décisives pour dessiner le reste du podium.
Chez les ELITE, la catégorie reine du championnat, le spectacle est total. Chaque manche a offert des battles d’une intensité rare, où personne ne lâche rien. Et au milieu de cette lutte acharnée, un homme s’est détaché : Kévin Jozou. Vice-champion de France 2023, le pilote français semble cette saison au sommet de son art. Vainqueur à Vesoul pour l’ouverture, puis à Croix-en-Ternois et enfin à Luby devant son public, Kévin a imprimé un rythme de champion. Seule une défaite au Val d’Argenton, face à un Jocelin Janin particulièrement inspiré en Top 8, vient entacher un parcours quasi parfait.
Avec un total de 700 points, Jozou dispose d’une avance de 220 points sur son poursuivant direct, Steve Leiber, qui totalise 480 points. Une marge considérable, mais qui ne lui permet pas encore de se relâcher. Car derrière, la bataille pour le podium et potentiellement pour le titre en cas de faux pas reste ouverte.
Mathias Locatelli, troisième avec 440 points, n’a pas encore accédé au podium cette saison, mais sa régularité le maintient dans la course. Juste derrière, Timur Lypskyi, rookie ukrainien très en vue cette année, a déjà atteint deux finales et compte 430 points. Il pourrait bien jouer les trouble-fêtes jusqu’au bout, malgré une élimination prématurée à Luby. Jocelin Janin et Lou Fourel, tous deux à 400 points, complètent un groupe de pilotes très proches les uns des autres, où chaque point marqué pourrait faire la différence.
Et d’autres noms se détachent à mesure que la saison avance. C’est le cas de Damien Fréchet, auteur d’un début de saison timide mais qui s’est offert un podium à Val d’Argenton puis une superbe deuxième place à Luby. Sa dynamique est excellente, et il pourrait bien remonter très fort sur la fin de saison. Enfin, impossible de ne pas citer Axel François, dont la performance à Luby a marqué les esprits. Avec sa GT86, il a régalé le public et prouvé qu’il restait l’un des meilleurs du plateau. Grand amateur de tōge, il fait figure de favori naturel à Calmont.
Autant dire que rien n’est encore joué dans cette catégorie ELITE où le niveau général atteint des sommets. Entre un leader en pleine confiance et une meute de poursuivants prêts à saisir la moindre opportunité, les deux dernières manches s’annoncent explosives. Chaque run comptera double, chaque battle pourra faire basculer le classement. La tension est palpable : le sprint final est lancé.
La cinquième manche du championnat, les 30 et 31 août à Calmont, sera bien plus qu’une simple étape. C’est un moment charnière, sur un tracé exigeant qui mettra à rude épreuve les nerfs et la précision des pilotes. L’enjeu sera immense pour tous ceux qui visent un podium final, une remontée au classement ou simplement un coup d’éclat.
Ensuite, il ne restera qu’un rendez-vous : Charade. Le légendaire circuit auvergnat accueillera la finale les 20 et 21 septembre prochains, pour un épilogue qui s’annonce aussi grandiose qu’indécis.
La tension monte, les positions se figent ou se fragilisent, et chaque erreur pourrait désormais tout compromettre. Le dernier tiers de cette saison palpitante est lancé, et il ne reste plus qu’à savoir qui saura saisir sa chance.
Photo : Joff Lign Photography